Le renard, chassé de Paris par l'urbanisation, réapparaît

Publié le par ma vie de chien

Le renard, chassé de Paris par l'urbanisation, réapparaît dans la capitale, attiré par une pitance abondante, selon des spécialistes qui saluent un retour de la biodiversité en ville.

"Il y a effectivement des renards qui fréquentent Paris. En dehors des bois de Vincennes et de Boulogne, il y en a qui pénètrent carrément en ville, y compris dans des rues de Paris", affirme Patrick Haffner, du service du patrimoine naturel au Museum national d'histoire naturelle (MNHN).

De fait, des renards roux ont été signalés récemment aux Buttes-Chaumont, au Jardin du Luxembourg, place de la République et dans le sud-ouest parisien.

Ils passent par la petite ceinture ferroviaire autour de Paris mais "n'ont rien d'un phénomène d'ampleur, leur nombre n'est pas aussi exceptionnel" que dans les forêts de la périphérie, relate Xavier Japiot, de l'Agence d'écologie urbaine de la Ville de Paris. "On a une estimation de 12 à 15 renards", avance M. Japiot, co-auteur de l'"Atlas de la Nature à Paris" (éditions Le passage, 2006).

L'urbanisation et les campagnes contre la rage dans les années 1990 les avaient chassés de la ville. Aujourd'hui, ils reviennent à Paris car "c'est un endroit très riche en aliments pour eux, que ce soit des déchets humains ou des petits rongeurs. Ils y sont naturellement tranquilles et ne sont pas pourchassés comme c'est le cas à la campagne", explique M. Haffner.4069564107_858cf19f68.jpg

"C'est un animal très opportuniste qui va fouiller toutes les décharges. Il va chercher ailleurs, pourquoi pas en ville, s'il a de quoi manger, s'abriter la nuit", ajoute Michel Catusse, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

"Contact avec le monde sauvage"

La difficulté de franchir des axes de circulation comme le périphérique parisien, en dehors de la petite ceinture ferroviaire, freine l'arrivée de populations nombreuses. On est loin de Londres, qui compte 10.000 renards profitant de ses immenses parcs.

"Etonnamment, côté Bois de Boulogne, on a très peu d'individus, on n'a pas de reproductions connues. Et pourtant, il y a tout ce qu'il faut: la nourriture, le gîte... On ne l'explique pas. C'est vraiment un point mystérieux", note M. Japiot.

Le renard urbain pèse en moyenne 4 à 5 kilos, met généralement bas trois petits courant janvier-mars, après une gestation de 51-53 jours, selon le naturaliste.

Le retour du renard réjouit la plupart des scientifiques: "C'est une chance, ça remet un petit peu de la biodiversité dans la ville, on retrouve quelque chose qu'on a perdu, un contact avec le monde sauvage", commente M. Haffner.

"Leur présence est un bio indicateur, c'est-à-dire qu'ils rendent compte d'une bonne santé dans l'écosystème urbain", renchérit M. Japiot.

Et les spécialistes se veulent rassurants. "La rage est complètement éliminée grâce aux campagnes de vaccination. De ce côté-là, on est assez tranquilles", explique François Moutou, vétérinaire et épidémiologiste à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Mais, prévient-il, les renards peuvent transmettre "l'echinococcose alvéolaire", un ver parasite dangereux pour l'homme.

 

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S
<br /> J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour les renards, à mes yeux ils sont les "cousins" des chats.<br />
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A
<br /> Les renards vont pouvoir retrouver les corbeaux. Ils font légion à Paris<br />
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