le chien patou, destiné à protéger le troupeau des attaques du loup, avait mordu cet été une touriste en Savoie, a été relaxé
Un couple d'éleveurs de chèvres, dont le chien patou, destiné à protéger le troupeau des attaques du loup, avait mordu cet été une touriste en Savoie, a été relaxé lundi par la tribunal correctionnel d'Albertville.
Une amende de 300 euros avait été requise par le vice-procureur, Guy Bouchet, à l'encontre du couple poursuivi pour "blessures involontaires".
Bill, un imposant chien patou aux longs poils blancs que ses propriétaires tenaient lundi en laisse devant le tribunal, a mordu au bras une randonneuse qui se promenait en juillet dernier avec son yorkshire à l'entrée du très fréquenté parc national de la Vanoise où broutait un troupeau de chèvres.
Quinze jours d'ITT avaient été prescrits à la plaignante, originaire du Pas-de-Calais, qui a reçu quinze points de suture.
"Un patou ne se dresse pas, c'est un mercenaire. Le patou qui lèche la main des touristes et fait fuir le loup n'existe pas", avait plaidé l'avocat des éleveurs, Me François Bern.
"Ce chien a-t-il été dressé correctement?" avait interrogé de son côté l'avocat de la plaignante, Me André Salaun, relevant que deux autres agressions, sans morsures, commises par deux autres chiens du couple avaient été relevées au cours de l'été.
Une dizaine de poursuites ont été lancées à l'encontre d'éleveurs dans la région pour des faits similaires. A l'exception d'un cas dont les agressions du chien avait été répétées, des relaxes avaient été prononcées.
Une soixantaine d'éleveurs, munis de pancartes montrant des cadavres de moutons, s'étaient rassemblés lundi devant le tribunal à l'appel des syndicats d'exploitants agricoles et ovins de la région afin de soutenir les prévenus et exiger l'exclusion du loup des zones pastorales.
Les éleveurs ont fustigé "l'hypocrise et les contradictions de l'Etat", qui, en cas d'attaque de loup, soumet l'octroi d'indemnités à la détention d'un chien patou, dont l'achat et les frais de nourriture sont en partie financés par l'Etat.
"Cela montre bien que les mesures pour se protéger du loup sont dépassées", a souligné Luc Ethelin, président du syndicat ovin de Savoie, qui, à l'exemple des trappeurs au Canada, demande une professionnalisation des "chasseurs de loups" afin que les tirs de défense soient efficaces.
En 2012, la Savoie a dénombré 120 attaques de loups au cours desquelles 450 brebis ont été tuées ou blessées, selon le syndicat ovin.