Une sonde pour protéger les tortues de mer

Un nouveau système pour protéger les tortues de mer des filets de pêche a été mis au point aux Etats-Unis. Il s'agit d'une espèce de sonde destinée à mesurer le temps pendant lequel les chaluts restent sous l'eau.

L'appareil, conçu par une société basée à Bourne (Massachusetts), est un cylindre argenté de 18 centimètres qui s'attache aux filets. En effet, la durée passée sous l'eau est cruciale pour les tortues qui s'empêtrent dans les mailles des chaluts. Les recherches montrent que la grande majorité d'entre elles survivent si elles sont dégagées en moins de 50 minutes.

"Les tortues sont là depuis l'époque des dinosaures", souligne Elizabeth Griffin de l'organisation écologiste Oceana. "Ce sont des animaux paisibles et je pense que la plupart des gens souhaitent qu'ils continuent à exister".

Cet appareil sous-marin enregistre la profondeur de l'eau toutes les trente secondes, dès que le filet se trouve à plus de deux mètres sous la surface. Si ce dernier reste déployé plus longtemps que la durée préétablie, l'appareil le mémorise et l'infraction peut être constatée par les organismes de contrôle.

Les premiers tests ont été réussis et le travail actuel vise à renforcer le système pour qu'il résiste aux conditions réelles de l'océan et au transport sur des bateaux. La société espère pouvoir le produire pour un coût de 600 à 800 dollars pièce (430 à 570 euros).

Toutefois, certains écologistes soutiennent que les tortues ne devraient jamais être contraintes à rester sous l'eau, même pour des durées relativement brèves, parce qu'elles souffrent du manque d'oxygène. En outre, Elizabeth Griffin souligne qu'il n'existe pas de données sur le temps pendant lequel ces animaux peuvent survivre dans des eaux plus froides.

Quant aux pêcheurs, ils sont sceptiques. Ils affirment que le raccourcissement de la durée de plongée des chaluts n'est souvent pas possible, par exemple dans les eaux profondes. "C'est une mauvaise idée", juge James Fletcher, patron de l'Association nationale des pêcheurs (UNFA).

"Personne ne va aimer cette idée", renchérit Henry Milliken, biologiste au sein du Service national des pêches maritimes, tout en soulignant que les pêcheurs pourraient préférer des limites de temps à d'autres alternatives plus contraignantes et onéreuses, comme la fermeture de zones de pêche ou l'achat de matériel spécifique.

Dans les eaux américaines, toutes les espèces de tortues marines sont classées comme vulnérables ou menacées. Les autorités fédérales espèrent mettre en place en 2010 un ensemble de nouvelles règles destinées à protéger ces animaux.

A l'heure actuelle, le moyen le plus couramment utilisé pour épargner les tortues de mer est le dispositif d'exclusion des tortues (TED), une trappe d'évacuation située à la base du chalut qui permet à de grandes espèces animales, telles que les tortues de mer, de s'échapper. Ce système remporte un certain succès auprès des pêcheurs, mais il s'avère inadapté pour des poissons d'une certaine taille, comme la baudroie ou la limande, qui parviennent aussi à échapper aux filets et rendent ces derniers inefficaces