Une espèce de mammifères sur dix pourrait disparaître

Publié le par ma vie de chien




Une espèce de mammifères sur dix pourrait disparaître de France métropolitaine, selon une évaluation rendue publique vendredi par le Muséum national d'Histoire naturelle et le Comité français de l'UICN.

Les résultats de cette étude s'inscrivant dans le cadre de l'élaboration de la Liste rouge des espèces menacées en France révèlent que onze espèces de mammifères sur 119 (dix espèces continentales et une marine) sont menacées de disparition du territoire métropolitain, précise un communiqué.

L'évaluation a été réalisée l'an dernier par le Muséum et le Comité français de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) en partenariat avec la Société pour l'étude et la protection des mammifères et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Le dernier atelier d'évaluation, qui a réuni 11 experts, a eu lieu fin 2008.

Si 152 espèces de mammifères -dont 115 continentales et 37 marines- sont recensées en métropole, 33 espèces (16 continentales et 17 marines) n'ont pas été soumises à l'évaluation, à savoir les espèces non natives introduites en métropole après l'année 1500 et les espèces marginales ou présentes que de manière occasionnelle comme l'Orque.

Sur les 11 espèces menacées qui ont été dénombrées en France métropolitaine, deux sont en "danger critique d'extinction", soit le plus haut des trois degrés de menace. Il s'agit de l'ours brun (il reste une quinzaine d'invidivus en métropole) et d'une chauve-souris, le Rhinolophe de Méhely.

Trois autres espèces sont "en danger": le Grand hamster, le vison d'Europe et le lynx boréal (pour cette espèce, moins de 150 individus adultes ont été dénombrés dans les Alpes, les Vosges, et le Jura, selon l'UICN).

Enfin, six espèces sont classées dans la catégorie "vulnérable": le loup gris, le mouflon, le cachalot et trois espèces de chauves-souris (Minioptère de Schreibers, Murin de Capaccini, Murin du Maghreb).

Sur les 33 espèces de chauve-souris évaluées, note le communiqué, sept figurent par ailleurs dans la catégorie "quasi-menacée", notamment en raison du déclin de leur population, selon le communiqué de presse. De "nombreuses menaces" sont à l'origine de cette situation: un "dérangement dû à une fréquentation accrue des principaux gîtes", une "dégradation de leurs habitats causée par l'urbanisation" et une "raréfaction des proies due à l'utilisation intensive de pesticides", souligne le communiqué.

Pour ce qui est des cétacés, "la moitié des espèces a dû être placée dans la catégorie 'données insuffisantes'" compte tenu du "manque de connaissances et de données disponibles", expliqué le Muséum national et le Comité français de l'UICN.

Mais certains de ces mammifères marins pourraient bien être menacés en France, dans la mesure où ils sont affectés par de "multiples pressions incluant la pollution sonore due au trafic maritime et aux sonars militaires, les pollutions chimiques, les captures accidentelles liées à l'utilisation illégale de filets dérivants et la surpêche affaiblissant leurs ressources alimentaires".

Ainsi que le rappelle le communiqué, d'autres espèces autrefois présentes en métropole en ont aujourd'hui totalement disparu, comme le bouquetin des Pyrénées, la baleine des basques, et le Phoque moine, disparu des côtes provençales dans les années 30 et de Corse à la fin des années 70.

Des plans de restauration sont actuellement menés en faveur de différentes espèces, comme le vison d'Europe et le Grand hamster, afin de répondre à certaines situations alarmantes

A ce sujet, la loutre d'Europe et le bouquetin des Alpes sont de "bons exemples" de progrès obtenus grâce à l'action des pouvoirs publics et des associations, selon le communiqué. En situation précaire il y a encore quelques décennies, la loutre, aujourd'hui classée en "préoccupation mineure", recolonise progressivement différents secteurs du territoire. Et après sa quasi-disparition de l'arc alpin français, le bouquetin des Alpes a désormais repeuplé plusieurs départements.

En dépit de la "situation encore préoccupante" de plusieurs espèces, le Muséum national d'histoire naturelle et le Comité français de l'UICN observent que le résultat des évaluations montre que les actions de conservation engagées pour les mammifères en métropole portent "leurs fruits (protection réglementaire nationale et européenne, plans de restauration, conservation des habitats naturels)". Des "résultats encourageants" qui, de leur avis, incitent à renforcer l'action dans les années à venir

Publié dans COUP DE GUEULE

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